
catégoriedesign thinking/design de service
Anne-Sophie Prévost
Barbara Larcin, facilitatrice chez Design Innovation
Design et facilitation sont de plus en plus souvent associés. Au cœur de cette association, la notion de co-création qui tient une place centrale dans une approche de Design Thinking et dans les activités qui lui sont inhérentes. Esquissons ensemble la figure du facilitateur, un être hybride et multifacettes !
En matière de design, la facilitation trouve ses fondements dans les méthodes de co-création, de design participatif. Et pour cause : la multidisciplinarité et la gestion de projets collaboratifs demandent de savoir tirer le meilleur parti de chacun. Or extraire le meilleur de chacun, ce n’est pas seulement susciter la participation lors de phases d’idéation, c’est aussi faciliter le partage de points de vue, d’analyses, de ressentis et d’émotions…
Il s’agit de reconnaître en chacun toutes ces choses utiles et de lui permettre de les mettre au service du projet. Dans les projets à finalités sociales comme économiques, au-delà d’une expertise professionnelle, l’expertise utilisateur ou citoyenne est en soi utile et souvent même primordiale.
Explorer puis développer ces modes de conception partagée a ainsi permis de dessiner peu à peu la figure d’un médiateur, d’un facilitateur.
On sait aujourd’hui qu’on ne naît pas « créatif » ou « non créatif » mais que la créativité est à la portée de tous. Si maîtriser des techniques peut nous permettre d’exercer et de développer cette capacité créative – techniques de questionnement, de la pensée associative, etc. – il faut avant tout oser, et laisser place au lâcher prise. Avoir confiance et oser, voilà donc pour le facilitateur un premier objectif à atteindre auprès de chaque participant, mais le facilitateur est par nature multifacettes et multi-objectifs. Il est à la fois[1] :
- Un coach d’impro, qui va briser la glace, permettre d’amorcer le dialogue, susciter l’engagement (intellectuel et émotionnel) et faciliter les interactions à venir ;
- Un animateur, qui va, sur base de process imaginés en fonction des objectifs de la séance, mettre les participants en action autour d’activités créatives, stimuler les échanges, aider le groupe à structurer ses idées et à construire des représentations partagées ;
- Un coach, neutre, qui va les guider sans jamais leur montrer le chemin, mais en les incitant à le trouver par eux-mêmes ;
- Un rapporteur, qui va restituer les productions de la séance, les donner à voir, les synthétiser, voire les mettre en récit ;
- Un anti-expert thématique, qui va permettre de garder le recul nécessaire sur le sujet. Son expertise : la méthodologie !
Son but est de provoquer l’intelligence collective.
Au-delà des process et des protocoles qui permettent de collaborer et de construire ensemble (co-création), choisis et préparés en amont de la séance en fonction des objectifs définis pour celle-ci, le facilitateur est également initié à l’élaboration de supports visuels. Le visual thiking et ses outils tels la facilitation graphique aideront le groupe à communiquer et donc à construire une représentation partagée des choses.
© Image : José berengueres, Sketch Thinking®
Au-delà du projet, si nous prenons de la hauteur et adoptons un point de vue organisationnel, l’enjeu du Design Thinking réside dans son implémentation au sein de l’entreprise et la modification des process internes existants. Et donc la gestion du changement. Là aussi, le facilitateur a un rôle à jouer, à l’image de la démarche menée par Procter & Gamble :
« Le groupe Procter & Gamble a entrepris de modifier sa culture pour favoriser l’innovation. Cette transformation a été menée par Claudia Kotchka, vice-présidente de l’innovation et de la stratégie design. Elle s’est appuyée sur 300 salariés qu’elle a formé pour « faciliter » le changement au sein de l’entreprise. »[2]
C’est alors par la formation des salariés que le changement s’opère. Des salariés formés pour devenir des facilitateurs et pouvoir implémenter ces nouvelles façons de travailler au sein des équipes. La dissémination s’amorce et, ainsi formés, les salariés facilitateurs développent leur confiance créative. Une responsabilité qui incombe à chaque manager.
[1] Nous vous renvoyons également vers l’Article « Comment faire la différence entre un facilitateur, un coach et un consultant ? » proposé par le Worklab : http://www.lifeisaseriousgame.com/difference-facilitateur-coach-consultant/
[2] Source : Les Echos. Pour en savoir plus : lire l'article
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